Histoire de la base d’aéronautique navale d’Hyères
La base d’aéronautique navale (BAN) d’Hyères, établie dans le Sud de la France, a une histoire riche et complexe qui remonte au début du XXe siècle.
Origines et Premières Décennies – « Berceau de l’aviation embarquée » : La plaine marécageuse du Palyvestre a été utilisée comme terrain d’aviation dès le début du XXe siècle. En 1919, le ministère de la Marine entreprend des travaux d’assèchement, officialisant la prise de commandement du capitaine de frégate Delevoye le 26 février 1924 et l’armement de la base le 1er février 1925 sous le nom de Centre d’Aviation d’Escadre du Palyvestre. Cette base terrestre sert de soutien à l’aviation d’escadre qui arrive en 1925 de Saint-Raphaël. Une hydrobase est ajoutée au port Saint-Pierre, elle y accueille l’escadrille 3S1 dès 1931. Le 6 avril 1928, la base prend le nom de Base d’aéronautique maritime d’Hyères – Le Palyvestre.
De 1925 à 1940, elle accueille les escadrilles de chasse (7C1, 3C1, 3C2, AC3, AC4 et AC5), de surveillance (751) et de bombardement (7B1, AB3) et la première escadrille d’autogyre (ancêtre de l’hélicoptère), la 3S2. Le 6 avril 1937, la base prend le nom de Base d’aéronautique navale d’Hyères. Sous l’occupation allemande, elle est fermée le 27 novembre 1942. La Marine nationale en reprend possession en août 1944.
Après la Seconde Guerre mondiale : La BAN reprend son rôle stratégique en soutenant les unités de l’aviation embarquée. Dès 1946, elle appartient au Groupe des porte-avions et de l’Aviation embarquée constitué de l’Arromanche, du Dixmude, des flottilles 1F, 3F, 4F et de l’escadrille 54S. La BAN abrite successivement différentes flottilles avec des avions emblématiques. De 1945 à 1962, elle héberge les flottilles 1F (devenue 11F), 3F, 4F, 6F, 9F, 12F, 14F, 15F, 16F et 17F, équipées de divers avions tels que le Douglas SBD Dauntless, Supermarine Seafire, Grumman F-6F Hellcat, Curtiss SB2C Helldiver, Chance Vought F4U-7 Corsair, Grumman TBM Avenger et le premier avion à réaction embarqué, le SNCASE Aquilon. Elle accueille aussi dès 1947 l’École d’Aviation Embarquée, chargée de former les pilotes de l’Aéronautique navale au décollage et à l’appontage sur porte-avions. Les escadrilles 54S (jusqu’en 1958) puis 59S (jusqu’en 1997) ont assuré cette mission. En provenance de Cuers, l’escadrille 3S arrive en 1967.
De la chasse embarquée aux hélicoptères embarqués : La BAN d’Hyères évolue significativement au fil des années. Dès 1962, la 15F est équipée de Dassault Étendard IV, suivi de la 11F en 1963 puis de la 16F et 17F en 1964. La BAN accueille également l’avion de lutte anti-sous-marine Bréguet Br.1050 Alizé de 1959 à 1989 avec les Flottilles 6F et 9F et l’escadrille 59S. En 1995, la BAN accueille le CEPA et l’ERCE/10S. Les derniers réacteurs quittent la BAN en 1997 (17F).
Dans les années 2000, la base adapte ses installations pour accueillir de nouveaux types d’aéronefs. De mars 2000 à septembre 2002, elle héberge les avions de surveillance maritime Aérospatiale N262E, les Embraer Xingu et Falcon 10 de la Flottille 28F. A la fermeture de la BAN Saint-Mandrier en 2004, la base prend un nouveau tournant et accueille les flottilles 31F, 35F, et 36F, équipées d’hélicoptères. Héritières d’un passé prestigieux et tournées vers l’avenir, celles-ci mettent en œuvre des hélicoptères modernes, à l’instar du NH90 Caïman marine, et de la dernière évolution du Panther, le standard 2 équipé d’une caméra infra-rouge. Elles déploient au quotidien leurs talents pour exploiter ces machines de haute technologie et remplir les missions qui leurs sont confiées.
Rôle Actuel et Missions : Aujourd’hui, la BAN d’Hyères joue un rôle central dans les opérations aéromaritimes de la région Méditerranée. Elle abrite des flottilles d’hélicoptères (36F, 31F, 35F, dét 32F) dédiées à des missions variées, allant de la lutte anti sous-marine à la surveillance maritime et au sauvetage en mer. L’École du Personnel du Pont d’Envol (EPPE) forme l’ensemble du personnel (matelots et directeurs de pont d’envol, appelés communément les « chiens jaunes ») qui intervient dans la mise en œuvre de l’aviation en mer sur les porte-avions et les bâtiments porte-hélicoptères. Le Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique Navale (CEPA/10S) continue de développer de nouvelles capacités opérationnelles et techniques, garantissant ainsi la modernité et l’efficacité de la BAN d’Hyères dans le paysage naval français. Le CENTEX Hélicoptères est un centre d’expertise en charge de la rédaction des doctrines du domaine « hélicoptères » de la Marine nationale contribuant à l’amélioration constante des moyens et des tactiques d’emploi. La Flottille de Réserve Maritime (FRM) ALAVIA a pour mission de créer les conditions d’employabilité optimale des réservistes dans tous les domaines de spécialités, de susciter leur adhésion et leur fidélisation par un caractère institutionnel et identitaire renforcé. En ce sens, elle est un centre d’incorporation, de formation, d’entraînement et de gestion des emplois.
Ces formations rythment l’activité opérationnelle de la base et accompagnent sur toutes les mers du globe les unités de la Force d’action navale (FAN). Le site de la BAN s’étend sur 270 hectares et réuni 1 600 personnes dont 300 civils. Il faut savoir également que la base de Hyères est le 1er aéroport mixte de France avec plus de 500.000 passagers et 26.000 mouvements en moyenne par an. Elle assure aussi le soutien de la plateforme militaire de Cuers-Pierrefeu.
QUELQUES AÉRONEFS HISTORIQUES: